Robin Knox Johnston : une légende vivante de la voile en solitaire
Arrivé en troisième position de la Class Rhum, après 20 jours 07 heures 52 minutes et 22 secondes de course, Robin Knox-Johnston (Grey Power), le doyen de la Route du Rhum 2014 a prouvé à 75 ans qu’il n’y avait pas d’âge pour se mesurer en solitaire à l’Atlantique. Encore faut-il en avoir le courage et le talent…
C’est une figure légendaire de la voile en solitaire qui est venue en novembre dernier se mesurer à la nouvelle génération des jeunes coureurs océaniques. A 75 ans, Robin Knox-Johnston est le seul marin britannique à avoir remporté trois fois le titre de « Yachtman of the year » ! Il faut dire que le parcours de cet ancien de la marine marchande et de la Royal Navy est des plus impressionnants.
En 1968, il s'engage sur le premier tour du monde en solitaire et sans escale, le Golden Globe Challenge. Des neufs skippers qui ont pris le départ d'Angleterre, il est le premier (et le seul) à terminer la course en solitaire en 312 jours. Il navigue ensuite avec nombre de marins britanniques (Leslie Williams, Gerry Boxall) et avec Peter Blake comme équipier, en particulier lors de la course autour du monde en équipage avec escale en 1977 sur Condor (deux victoires d'étapes). Le néo-Zélandais l'embarque en 1993 pour une première tentative autour du monde en catamaran, puis de nouveau l'année suivante pour remporter le Trophée Jules Verne (74j 22h 18'). Fort de son expérience sur toutes les mers du globe, Robin Knox-Johnston est aussi le créateur et l’organisateur de la Clipper Round the World, dont l’ambition est d’offrir depuis 1995 à de « purs amateurs » la possibilité de vivre l’euphorie du grand large dans le cadre de la plus longue course de voiliers au monde, 40 000 miles, six continents, 16 ports, pendant onze mois et huit étapes.
Anobli par la Reine
En 2007, il décide de prendre l’organisation d’une nouvelle course la Velux 5 Oceans (ex-BOC Challenge) à laquelle il participe en tant que skipper pour finir, à 68 ans, à la quatrième place. Membre de nombreuses associations de voile, le navigateur a notamment contribué à remplacer les goélettes anglaises de formation pour les jeunes marins. Il a aussi grandement œuvré au sein des musées de la marine de Greenwich et Falmouth. Cet engagement sans faille en faveur du monde de la voile lui a valu d’être anobli par la Reine d'Angleterre en 1995. « Le fait d’avoir participé à la Rolex Sydney Hobart en 2013 m’a rappelé à quel point j’aime l’excitation procurée par une course océanique. La navigation en solitaire est l’exercice dans lequel je me sens le mieux, comme à la maison. » avait-il expliqué avant le départ de la course à Saint-Malo.
Troisième de la Classe Rhum Pour cette 10e Route du Rhum, Robin Knox-Johnston embarquait sur un « ancien » IMOCA datant de la grande époque du Vendée Globe quand les plans du Groupe Finot remportaient les tours du monde.
Conçu et construit en 1997, ce 60 pieds destiné à l’Italien Giovanni Soldini avec lequel il remporta la course autour du monde en solitaire avec escale en 1998 (Around Alone) a depuis sillonné les océans sous plusieurs commandements. Robin Knox-Johnston l’a racheté en 2006 pour prendre le départ de la Velux 5 Oceans. Si ce monocoque de 18,24 mètres est dépassé face à la génération des IMOCA actuels, le Britannique disposait de l’un des plus véloces monocoques de la catégorie « Rhum ». « J’ai beaucoup manœuvré sur cette course et chaque changement de voile m’a fait comprendre combien tout est grand sur mon bateau. Comment ont – ils fait sur leur Ultime en solitaire ? C’est un miracle, un témoignage de leur courage. Quand j’ai fait ma première Route du Rhum en 1982 sur mon catamaran de 70 pieds Olympus 5, je pouvais empanner en 7 minutes. Maintenant, cela me prend 20 minutes. Peut-être devrais-je naviguer sur un plus petit bateau pour les prochaines courses… » a-t-il expliqué en arrivant à Pointe-à-Pitre. En bouclant sa deuxième Route du Rhum en troisième position de la Classe Rhum après 20 jours 07 heures 52 minutes et 22 secondes de course, sur un ex-IMOCA plutôt puissant et exigeant physiquement, ce « vieux » loup de mer jovial et convivial a démontré qu’il ne désirait pas seulement traverser l'Atlantique : mais plutôt se retrouver aux avant-postes ! Chapeau bas Sir Robin Knox-Johnston …
Source : David RAYNAL
- Site web du coureur : www.robinknox-johnston.co.uk
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