Francis Joyon retour à Brest après le Jules Verne
IDEC SPORT a franchi la ligne d’arrivée à Ouessant ce vendredi 8 janvier 2016 à 17h50 heure française. Francis Joyon et ses cinq hommes d’équipage ont mis 47 jours 14 heures et 47 minutes pour faire le tour de la planète à la voile. C’est le troisième meilleur temps de l’histoire du Trophée Jules Verne.
Francis Joyon le prouve : on peut grandir loin de la mer (en Eure-et-Loir), être issu d’une famille dans laquelle personne ne navigue, et pourtant devenir un marin hors-norme. Ce n’est qu’adolescent, à l’occasion d’un stage à l’école de voile des Glénans, que Francis monte pour la première fois à bord d’un bateau. Une révélation pour le jeune homme qui s’engage ensuite comme bénévole pour entretenir la flotte du centre. Le terrien devient marin. Il apprend sur le tas puis engrange les milles lors de convoyages sur toutes les mers du globe, trouvant là le moyen de combler son amour de la nature. Il ne cessera alors plus de naviguer. A la fin des années 80, Francis rencontre Paul Vatine et fait sa première incursion dans le monde de la course au large à l’occasion de la Route de la Découverte (Cadix-San Salvador), avec un podium à la clé. Le début d’une longue et belle carrière.
La philosophie de Joyon tient de Lavoisier. Pour participer à sa première Route du Rhum, en 1990, Francis récupère à la Trinité-sur-Mer les flotteurs de l’ancien catamaran Elf Aquitaine pour bricoler un nouveau bateau. En redonnant une deuxième vie à un multi laissé à l’abandon, il démontre que l’efficacité ne nécessite pas forcément d’importants moyens financiers. Et il esquisse les prémices d’une certaine manière de réaliser ses projets qui est devenue sa marque de fabrique : aller à l’essentiel et faire beaucoup avec peu.
Sa rencontre avec le groupe IDEC marque un tournant dans sa carrière. Aux côtés de son nouveau partenaire, Francis Joyon se lance dans une incroyable chasse aux records en solo, à commencer par le plus prestigieux : le tour du monde en solitaire sans escale.
Trophée Jules Verne 2015
Francis Joyon achève ce vendredi son tour du monde en équipage dans le cadre du trophée Jules Verne. Après plus de 47 jours de mer, le maxi-trimaran IDEC Sport rentre à Brest mais n'aura pas battu le record de Loïck Peyron.
Les six hommes d’équipage d’IDEC SPORT: Francis Joyon, Alex Pella, Clément Surtel, Boris Herrmann, Gwénolé Gahinet et Bernard Stamm n’ont pas battu le record du Trophée Jules Verne mais ils viennent de signer la troisième meilleure performance de tous les temps sur une circumnavigation. Ils améliorent d’autre part le record du bateau de 17 heures, à six marins seulement alors que Franck Cammas avait avec lui 9 hommes d’équipage quand il avait conquis le Trophée Jules Verne en 2010. _ Spindrift 2, également en compétition a franchi la ligne d’arrivée du Trophée Jules-Verne à 16 h 01 (heure française), soit un temps de course de 47 jours, 10 h, 59 minutes et 2 secondes.
Ils ont surtout signé une remarquable aventure humaine. Marquée par de grands moments comme ce sprint record vers l’équateur dans le gros temps et en un seul empannage pour entamer l’aventure. Par ce record absolu de l’océan Indien avalé en plongeant très sud au milieu des glaces, bateau et marins gelés. Ils ont galéré ensemble aussi dans un Pacifique qui l’était un peu trop ou au passage d’un Horn curieusement paisible. Ils ont admiré de concert cet incroyable iceberg géant au beau milieu de l’Atlantique Sud. Ils ont frôlé la limite dans des surfs sauvages à 45 nœuds. Ils ont navigué vite. Très vite. Ils se sont « bien marrés ». Ils se sont découverts et ont su partager leurs rêves avec nous autres, les terriens ordinaires. Ils ont pris du plaisir et en ont donné.
« Il y en a eu beaucoup, des grands moments ! Je retiendrai un grand classique : le passage au cap Horn dans des conditions de mer très agréables et une lumière extraordinaire. Mais l’essentiel c’est le plaisir en équipage ! On a vraiment bien fonctionné ensemble, on s’est bien entendus. Nous étions assez complémentaires : nous étions plusieurs navigateurs solitaires embarqués ensemble sur un bateau d’équipage et ça a fait un bon mélange. On s’est donnés énormément sur le bateau, encore la nuit dernière, où il y a eu des grains à 48 noeuds. J’ai la voix un peu fatiguée mais c’est vrai que la nuit a été sans aucun repos à manœuvrer sans cesse dans des grains, à se bagarrer… mais on faisait tout avec bonne humeur, avec plaisir ! Un moment cette nuit, Bernard a été projeté violement à travers le bateau, c’était vraiment brutal... Repartir ? Si on pouvait refaire une navigation en équipage avec ce bateau ce serait volontiers ensemble, oui ! On est tous sur un sentiment très positif par rapport à ça ! », nous révèle Francis Joyon.
- Arrivée IDEC Sport à Brest - Vendredi 8 janvier 2016 :
Temps à battre détenu par Banque Populaire / Loïck Peyron :
45 jours 13 heures 42 minutes 53 secondes |
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