Erwan Le Roux : le sacre d’un marin à la progression fulgurante
Récent vainqueur de la Route du Rhum Destination –Guadeloupe sur le trimaran 50 pieds FenêtréA-Cardinal, Erwan Le Roux en a profité pour battre de plus 12 heures, le temps de référence détenu depuis 2006 dans la catégorie par Franck-Yves Escoffier. A 40 ans, le marin morbihannais a tout gagné ou presque depuis qu’il a fait l’acquisition de son bateau en 2011, l’ancien Crêpes Whaou!
Pugnace et talentueux, Erwan Le Roux partait de Saint-Malo avec la ferme intention de briller sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, à laquelle il participait pour la deuxième fois. Il faut dire que depuis qu’il a fait l’acquisition de son bateau en 2011, le marin morbihannais gagne tout ou presque. La Route du Rhum dans la catégorie Mutli 50 en novembre, la Transat Jacques Vabre au côté de Yann Eliès en 2013, le Grand Prix Guyader 2014 ou encore La Québec-St Malo en 2012.
A 40 ans, le skipper originaire d’Auray est un marin à la progression fulgurante qui affiche une insolente aisance à mener son bateau. Car le trimaran de 50 pieds FenêtréA-Cardinal 3, n’est autre que l’ancien Crêpes Whaou ! 3 de Franck-Yves Escoffier, l’un des bateaux les plus performants du circuit. Dessiné par les architectes Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost, construit par le chantier CDK, il a été mis à l’eau en août 2009 et racheté en 2011 par FenêtréA-Cardinal. Désormais entre les mains d’Erwan Le Roux depuis janvier 2012, ce trimaran est considéré comme l’un des plus compétitifs de la classe Multi50 et son barreur, l’un des ténors du circuit. Depuis son lancement, ce bateau ne cesse, qu’elle que soit sa couleur, de monopoliser les podiums et d’accumuler les victoires. En remportant le 13 novembre dernier la mythique transatlantique en solitaire en seulement 11 jours 5 heures 13 minutes et 55 secondes, soit 12 heures de moins que le précédent temps de référence détenu depuis 2006 par Franck-Yves Escoffier, Erwan Leroux affiche désormais ses ambitions avec la maturité de l’âge et de l’expérience.
Vocation tardive
Contrairement à bon nombre de ses concurrents, Erwan Le Roux n’est pas tombé dans « le chaudron nautique » lorsqu’il était petit. Le Morbihannais n’a pas usé ses fonds de cirés en Optimist, ni sur aucun autre support lorsqu’il était gamin. Non, ce n’est que bien plus tard, l’année de son baccalauréat et de ses 18 ans, qu’Erwan découvre la voile. A l’époque, il se destine comme son père à une carrière de chaudronnier. Le chemin semble tout tracé, sauf que voilà : son professeur de mécanique au lycée Jean Guehenno à Vannes, l’initie à la voile à bord d’un Samouraï, un petit monocoque de 7,20m avec pour objectif de participer à la régate « Une école, un bateau ». Les entrainements s’enchainent de l’île d’Arz à l’Ecole des Glénan. « J’ai appris à partir en mer et à revenir. A l’époque, cela me suffisait » explique-t-il. Lorsqu’il est appelé pour le service militaire, il décide tout de même de creuser sérieusement le sujet. Il devient objecteur de conscience au sein de la célèbre Ecole des Glénan pour une durée de 24 mois. Dans la foulée, il passe un contrat de qualification puis son Brevet d’Etat, dispute ses premières grosses régates et goûte aux joies de la navigation en solitaire. Dès lors, le virus est attrapé. Il se présente à la Solo Le Télégramme, le premier vrai tournant de sa carrière. « Il a fallu monter un projet, trouver un Figaro Bénéteau 1, s’entrainer...J’ai bien marché. Je me suis même retrouvé en tête à l’issue de la troisième journée. A ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait que je continue » se souvient Erwan. Sage décision puisqu’année après année, le navigateur breton s’est constitué une solide réputation qui lui a fait fréquenter les plus grands : Marc Guilemot, Loïck Peyron, Daniel Souben, Frank-Yves Escoffier. Fort de son impressionnant palmarès et de ses 11 transatlantiques, Erwan Leroux est désormais taillé pour affronter toutes les grandes courses océaniques.
Source : David RAYNAL
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