Alain Thébault, le marin volant
Né en 1962, Alain Thébault a eu un rêve : créer un bateau qui vole. Devenu réalité avec l’aide de Tabarly, les performances de l’Hydroptère n’ont cessé d’évoluer passant de 35 nœuds en 1995 à 51 nœuds en 2009.
Alain Thébault a découvert jeune l’ivresse de la glisse sur l’eau au Guilvinec grâce à la planche à voile d’un copain généreux. Très vite, il rêve un jour d’inventer le voilier volant : donner une vitesse suffisante à une coque aussi légère que possible pour lui permettre de s’extraire de l’eau et de reposer sur des patins appelés foils.
Eric Tabarly avait montré la voie en demandant à un ingénieur de Dassault nommé Alain de Bergh de lui dessiner un trimaran à foils. Mais cet engin, capable de ravir un record de l’Atlantique vieux de 75 ans, ne prétendait pas sortir de l’eau. Alain Thébault se mit en tête d’y parvenir. Sans la moindre compétence, mais armé de son seul goût des maths et de la mécanique, ce jeune obstiné se jeta sur une planche à dessin. Alain rencontre alors en 1984 Eric Tabarly et parvint à l’impliquer dans son projet. En retour, Eric Tabarly lui servit à la fois de parrain et de tuteur, lui confiant l’entière responsabilité du projet.
Pendant 10 ans, Alain Thébault se concentre sur la conception et la construction d'un bateau multicoque à hydrofoils, concrétisé sous le nom d'Hydroptère grâce à une équipe d'ingénieurs, issus pour beaucoup de l'aéronautique, et de financiers. Lancé en 1995, l'Hydroptère atteint 35 nœuds la même année. Multicoque doté de foils, lui permettant de survoler les vagues, ce trimaran révolutionnaire (de 18,28 mètre de long) a traversé la Manche plus vite que Blériot en avion.
Depuis sa naissance, « l’Hydroptère » a subi la rupture de ses foils, de son bras central et de diverses ferrures. Reconstruit à chaque fois, il s’est révélé de plus en plus performant. Depuis 2005, avec le soutien d'un banquier suisse, Lombard Odier Darier Hentsch & Cie à Genève, Alain Thébault a fait modifier son bateau pour tenter d'atteindre la vitesse de 50 nœuds. l’Hydroptère est un projet unique et avant-gardiste qui véhicule des valeurs technologiques et humaines d’une force rare.
En 2009 en Méditerranée, l’Hydroptère a placé la barre des deux records mondiaux de vitesse à un niveau difficilement atteignable par ses concurrents (51,36 nœuds de moyenne sur 500m le 4 septembre 2009, et 50,17 nœuds de moyenne sur le mille nautique le 8 novembre 2009), et démontre largement ainsi sa fiabilité et la validité de son concept. Depuis fin 2009, la manufacture horlogère Audemars Piguet a rejoint l'entreprise aux côtés de Lombard Odier comme partenaire principal du projet.
2010 marque un nouveau tournant dans le programme de l’Hydroptère. Le bateau actuel va remettre le cap sur le large, vers les records semi-hauturiers. Dans le même temps, le nouveau bateau de 35 pieds (12m), l’Hydroptère.ch, bateau laboratoire, préfigure de ce que sera l’Hydroptère.maxi (30m) en 2014, dont l’objectif est le tour du monde en 40 jours. L’Hydroptère.ch a battu lors de sa tentative du 19 juillet 2012 le record du parcours Genève – Le Bouveret, en 1h44.
Début 2012, l'Hydroptère est sponsorisé par le groupe naval de défense DCNS pour une durée de trois ans et devient l'Hydroptère DCNS. Ensemble, ils feront d'abord route vers le Pacifique avec une tentative de record de la Transpac (Los Angeles - Honolulu) programmée pour l'été 2012.
Ce garçon de 50 ans a consacré plus de la moitié de sa vie à son rêve. Il continue d’aller jusqu'au bout de ses envies, de battre des records avec son équipe et de vivre sa passion pour la mer à haute vitesse.
— > A voir : vidéo retraçant 25 années d’aventures de l’
Crédit photo portrait Alain Thébault: Studio Falour
Mise à jour : 2012
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